Nadia Myre reçoit le prix Sobey, Le Devoir

Jérôme Delgado

http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/424407/arts-visuels-nadia-myre-recoit-le-prix-sobey

La tradition d’honorer l’art québécois par le prix Sobey se poursuit cette année. Lors d’une cérémonie tenue mercredi en soirée à la Winnipeg Art Gallery, le jury a annoncé avoir choisi Nadia Myre comme lauréate 2014 de la prestigieuse récompense. L’artiste native de Montréal, d’origine algonquine, est la cinquième finaliste du Québec à repartir avec la bourse de 50 000 $. Aucune autre région n’a été hissée plus de deux fois en haut du palmarès depuis la création de ce prix en 2002, destiné à un Canadien de moins de 40 ans.

Fait à noter, le Sobey échoit pour une deuxième année consécutive à un artiste issu des grandes familles autochtones. Nadia Myre est d’ailleurs la quatrième dans cette catégorie. L’an dernier, c’est l’Ontarien Duane Linklater qui avait reçu les grands honneurs, alors que Brian Jungen et Annie Pootoogook avaient été primés en 2002 et en 2006.

Myre a été choisie parmi quatre autres artistes : Evan Lee, représentant de la côte ouest et du Yukon, Neil Farber et Michael Dumontier (Prairies et Nord), Chris Curreri (Ontario) et Graeme Patterson (Atlantique). Chaque finaliste part tout de même avec un chèque de 10 000 $.

 Active depuis une quinzaine d’années, Nadia Myre s’est fait un nom avec un travail en perles, intitulé Indian Act (2000-2003), projet monumental par ce qu’il a exigé comme temps d’exécution et par sa portée politique. Les couleurs politisées de son art ne se sont jamais démenties. C’est du moins ce que montre une exposition en cours au centre Oboro, à Montréal, d’où ressortent « les processus de remémoration et de guérison », comme le soulignait la collègue Marie-Ève Charron dans LeDevoir du 15 novembre dernier.

 Selon le communiqué de presse publié par la Fondation Sobey et le Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, l’institution derrière ce prix, le jury a voulu souligner le caractère unique du vocabulaire de la lauréate, qui « pratique un travail de tradition artisanale dans un contexte contemporain et multidisciplinaire »« Ses oeuvres symbolisent la blessure et la résilience, y lit-on, et évoquent quelque chose de profondément humain, portée par d’alarmantes préoccupations sociales. »

 Le jury était composé, comme la tradition le veut, par un panel de cinq personnalités bien en vue chacune dans sa région. Le Québec était représenté par Marie-Ève Beaupré, tout juste nommée conservatrice de l’art québécois et canadien contemporain au Musée des beaux-arts de Montréal.

 Une exposition des oeuvres des cinq finalistes est à l’affiche du musée de Winnipeg jusqu’en janvier.

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