Prix Louis-Comtois et Pierre-Ayot

Le prix Louis-Comtois récompense Nadia Myre, âgée de 47 ans, qui s’est distinguée depuis les 15 dernières années. Il souligne la qualité de sa production dans le domaine de l’art contemporain à Montréal. Artiste interdisciplinaire, membre de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg, Nadia Myre dit être « toujours contente » que son travail soit reconnu et apprécié. La compétition était féroce cette année pour le prix Louis-Comtois. Elle était finaliste avec la peintre d’envergure Janet Werner et l’artiste multimédia mohawk Skawennati, très connue également sur la scène internationale.

Nadia Myre présente à Art mûr en ce moment, et jusqu’au 18 décembre, Eyes Watching and Other Work, des œuvres exposées dans le cadre de la 26e saison de la galerie d’art. Elle les a pratiquement toutes réalisées en octobre. C’est dire combien l’artiste algonquine est productive. « C’est vrai, mais je suis toujours en train de travailler, dit-elle. Toujours en éveil, en train de faire des recherches ! »

L’œuvre la plus marquante est [In]tangible Tangles, une série d’une quarantaine d’images de mocassins perlés provenant de tribus autochtones nord-américaines et issus de la collection du Smithsonian’s National Museum of Natural History de Washington.

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Nadia Myre and Alan Michelson Recraft Venice’s Links to Indigenous Peoples

Lately, artists Nadia Myre and Alan Michelson have been doing a lot of thinking about how the city of Venice, Italy, connects to the past and present of Indigenous peoples in what is now called North America.

“In the 16th century, publishing was centred around Venice,” Michelson says. And as a result, Venice was where some of the first European maps and books of North America were published.

“Venetian beads were used as money around the world,” adds Myre. “They were used as ballast in ships that were then traded for slaves brought to North America, were traded for land.”

“So we as native people are implicated in that history. We are part of that history, in a way,” says Michelson.

Now, these artists’ creative recraftings of those histories are on view along the Fondamenta Sant’Anna in Venice as part of the exhibition “Volume 0.” The show, opening today and running until July 31 to coincide with part of the Venice Biennale, is curated by UK-based Max Carocci and presented by Zuecca Projects.

Myre, an Indigenous and Quebecois artist from Montreal, has chosen to present three new works at “Volume 0.” One, called Damask (Volume 0), is a wallpaper installation. Another, Volume 1, is a sculpture composed of earthenware, beads and threads. And Oceanus Procellarum, created with Brian Gardiner, is an eight-minute audio piece that permeates her installation.

“Max had invited us to think about ‘Volume 0’ as our story before, in a way, all these volumes of printed material” became available in the 16th century, says Myre. “So I was thinking about the beginning of creation and made a work that reflects on how the world was started in sound.”

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Pour une réparation symbolique à travers l’art

André-Louis Paré, Le Devoir, 6 mars 2018

L’auteur est directeur et rédacteur en chef de la revue «ESPACE art actuel»

La réparation est-elle possible ? Peut-on guérir de ses blessures ? Faut-il, dans ce cas, les rejeter dans l’oubli ou plutôt entretenir avec elles une forme de réconciliation libératrice ? Sur le plan politique, nous assistons, depuis quelques années, aux excuses du gouvernement canadien envers diverses communautés qui ont subi, par le passé, l’indifférence de l’État. Ces excuses sont souvent accompagnées de compensations financières. Par exemple, récemment, le gouvernement de Justin Trudeau s’est engagé à verser près de 800 millions de dollars aux peuples autochtones qui ont subi, durant les années 1960, de lourds sévices en raison des politiques d’assimilation. Des milliers d’enfants ont été enlevés à leurs parents biologiques pour aller vivre dans des familles d’adoption et être éduqués à la manière des Occidentaux. Dans leur cas, le traumatisme vécu s’exprime à travers la perte de la langue maternelle et de leur culture ancestrale. Or, des excuses publiques et une compensation financière peuvent-elles réparer les erreurs du passé ?

L’histoire humaine est malheureusement truffée de ces événements troublants où des groupes d’individus se sont vu retirer leurs droits à l’existence libre et paisible à cause de leur culture ou de leur différence sur le plan social. L’histoire est remplie de ces injustices faites à ceux et celles dont le visage est exclu de l’impérialisme de la conformité. Mais puisque le pardon, la reconnaissance du tort causé à autrui sont essentiellement d’ordre éthique, que peut l’art pour réparer ces injustices ? Dans le domaine de la représentation esthétique, qu’est-ce que le geste artistique est en mesure d’apporter pour soulager les esprits ? […]

Selon le philosophe de l’art Jacinto Lageira, « la réparation artistique est une opération matérielle et symbolique ». Elle n’est pas une restauration — on ne peut refaire ce qui a eu lieu —, elle propose plutôt une nouvelle compréhension de l’histoire telle qu’elle est rapportée dans les faits et, désormais associée à la fiction, au désir de raconter autrement. Dans l’exposition Tout ce qui reste– Scattered Remains, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal, plusieurs oeuvres de l’artiste d’origine algonquine Nadia Myre vont dans ce sens. Il y a, par exemple, des oeuvres tirées de la série Indian Act (2000-2002) en référence à Loi sur les Indiens, par laquelle le gouvernement canadien se trouve autorisé à administrer les terres sur lesquelles les peuples autochtones sont tenus d’habiter. Produite en collaboration, Indian Act dénonce cette politique coloniale par le truchement d’une technique artistique ancestrale, le perlage. On trouve également des oeuvres récentes, dont Codes Switching, dans lesquelles des fragments de pipes commerciales, de fabrication européenne, symbolisent le changement de codes qui a eu d’importantes conséquences dans le mode de vie autochtone. Utilisées comme monnaie d’échange, ces pipes détournaient l’usage sacré du tabac au profit d’un usage strictement commercial. Ce phénomène d’acculturation est le résultat des échanges entre Européens et autochtones, mais il invite désormais à une réflexion sur la relation interculturelle qu’il nous faut établir afin de rendre possible une véritable rencontre.

Sur le plan historique, la blessure est souvent le résultat d’une incompréhension purement idéologique. L’assimilation volontaire, sinon la disparition et l’assassinat des femmes autochtones, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde, ou encore la soumission de milliers de personnes parce qu’elles n’appartiennent pas à la même ethnie que celle de la majorité, sont des comportements que l’on peut qualifier d’inhumains. Et si, désormais, l’histoire est justiciable, elle peut réparer, ne serait-ce qu’en restaurant le souvenir. En ce sens, l’État reconnaît publiquement ses torts et cherche à dédommager financièrement les victimes. Dans le domaine artistique, par contre, les diverses mesures prises par les artistes cherchent à montrer la blessure au sein d’une réinterprétation de l’histoire. Bien que vouée à un public restreint, la « réparation artistique » est l’amorce d’une métamorphose qui peut être salutaire. En outre, il ne faut pas sous-estimer son pouvoir constructif. L’art a ce pouvoir de produire une sensibilité nouvelle, souvent plus efficace que le processus de réparation normatif pris en charge par les États. C’est, entre autres choses, pour cela que l’art existe.

http://www.ledevoir.com/opinion/idees/521917/pour-une-reparation-symbolique-a-travers-l-art

La relecture apaisante de Nadia Myre

Jérôme Delgado, Le Devoir, 18 novembre 2017

Quelques étages en dessous de l’exposition Il était une fois… le western, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) présente, dans le même pavillon, la juste contrepartie, intitulée Elles autochtones. En haut, les figures masculines dominent, le passé se met au service de la création et le cliché de l’Indien sert la cause du héros blanc. En bas, les artistes sont des femmes et celles-ci interpellent l’histoire et les références amérindiennes sans les exploiter.

Axé exclusivement sur l’art contemporain, autre différence notoire avec Il était une fois… le western, le programme Elles autochtones se décline en acquisitions d’oeuvres (de Maria Hupfield et de Rebecca Belmore) et en expositions. Le moment fort de cette saison vient d’être inauguré : l’expo Tout ce qui reste, de la Montréalaise Nadia Myre.

Sous le commissariat de Geneviève Goyer-Ouimette, conservatrice de l’art québécois et canadien contemporain, le MBAM offre à Nadia Myre sa plus importante exposition muséale. Active depuis 20 ans, l’artiste a eu son lot d’honneurs et de récompenses (notamment le prix Sobey en 2014), mais elle n’avait jamais eu droit à une telle rétrospective.

Concise et pourtant vaste, Tout ce qui reste réunit, en cinq corpus et un peu plus, toute l’amplitude de l’univers de Nadia Myre. Son exploration des matériaux et des moyens — elle fait de la sculpture, de la vidéo, de la photo —, son travail en collaboration, ses références historiques, évocations autant d’un passé politique que de rituels ancestraux, son langage codé et abstrait, 2D comme 3D… Tout y est.

Politisé et poétique, l’art de Myre trouve une belle résonance dans la plus récente série Permutation de code / Code Switching (2017), basée sur des photographies grand format d’objets surdimensionnés. Les images reposent sur la collecte, la réappropriation et le détournement de sens, modes opératoires caractéristiques de sa signature.

Le hasard a mené Nadia Myre sur le chemin de pièces en céramique, qu’elle a trouvées sur le bord de la Tamise, en Angleterre. Une fois qu’elle a constaté qu’il s’agissait de fragments de pipes de fabrication industrielle, elle s’en est servie pour réaliser Permutation de code / Code Switching. La pipe (ou le tabac) redevient alors le symbole d’échanges qui ont jadis rapproché peuples autochtones et premiers colons. Un rapprochement, ultimement, qui a surtout bénéficié aux seconds, comme on le sait.

Plutôt que de tomber dans le ton accusateur, ou descriptif, Nadia Myre demeure ambiguë. Tout ce qui reste parle, oui, de mémoire et d’oubli, sans chercher à réparer les pots cassés — Permutation de code / Code Switching sacralise presque la ruine. L’expo dresse le constat que ces cultures ancestrales, bien qu’émiettées, peuvent se reconstruire par elles-mêmes, et par le biais des pratiques actuelles.

L’oeuvre phare de Nadia Myre, Indian Act (2000-2002), demeure dans ce sens emblématique. Le tissage rouge et blanc de perles qui couvre le texte de loi appelle à faire taire un document qui était destiné à assimiler les Premières Nations. Le MBAM présente près de la moitié des pages sur lesquelles Myre et ses acolytes sont intervenues.

Un Carré circulaire

La force de l’expo passe par sa scénographie. Le Carré d’art contemporain, salle carrée comme son nom l’indique, semble lui aussi avoir perdu sa forme rigide et autoritaire. La teneur cyclique, voire circulaire, de ce qui est exposé en est pour quelque chose. Les cibles Meditation (2013 ou 2017) fonctionnent comme des appâts visuels, sur lesquels les yeux s’arrêtent constamment.

La présentation est exempte d’ailleurs d’un parcours narratif. Les oeuvres sur les murs et au sol ne se succèdent pas ; elles donnent l’impression de surgir sur le même plan, au même moment.

Cette absence de hiérarchisation, ou de progression, est typiquement autochtone, croirons-nous. Elle incite à une expérience presque mystique avec les oeuvres — sobres et sur fond noir, en majorité. Le calme est de mise, malgré la violence abordée par certaines propositions. L’opposition entre souffrance et apaisement est au coeur de la série Oraison (2014-2017), composée d’images, d’une installation cinétique, d’une autre… olfactive, ainsi que d’éléments sonores, ceux-ci absents au Carré d’art contemporain.

Dans la seule vidéo de l’expo, Wish (2002), l’image qui est donnée à voir s’apparente à une incision verticale, un mouvement central qui casse en deux l’écran blanc. Le sujetreprésenté, un rituel dansant comme celui qu’évoque autrement Maria Hupfield, demeure en bonne partie illisible, comme si le référent était sur le point de disparaître de la mémoire collective. Le souhait de Nadia Myre, sans doute, est d’en garder au moins une trace.

Difficile de ne pas lire cette oeuvre dans le contexte actuel, où nos sociétés sont de plus en plus confrontées à des réalités jusque-là occultées, comme la disparition des femmes autochtones ou les abus de nature sexuelle des hommes de pouvoir.

Des stigmates, des blessures, des traces douloureuses, c’est parfois tout ce qui reste. Au regard de ce que la culture western a fabulé, et coloré pour les besoins du spectacle, c’est déjà un effort noble et louable que de déterrer ne serait-ce que des fragments en céramique pour rappeler un monde d’injustices.

La mode est à la réconciliation. Faudrait encore que les musées intègrent davantage dans leurs affaires courantes les voix comme celles de Myre et de ses consoeurs d’Elles autochtones. Le MBAM fait un premier pas. Il en faudra sans doute d’autres et autant que possible ailleurs que dans les seuls espaces souterrains.

Tout ce qui reste (Scattered Remains) Critique Nadia Myre, au Musée des beaux-arts de Montréal, jusqu’au 27 mai.

http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/513200/critique-la-relecture-apaisante-de-nadia-myre

Code Switching

Text by Natasha Chaykowski

All objects in one way or another have a story to tell. But not all things willingly relinquish their stories. Or, they are hesitant, slowly reluctant to release whispers of their gossip, jokes, their trauma, or provenance, at risk of their secrets being unjustly subsumed within, or employed in the service of, particular narratives, particular formulations of power. Withholding is their right, I think. And too often that right is violated. Such tensions between objects, narrative, and power thread Nadia Myre’s recent body of work, Code Switching.

Formally, Code Switching is a series of images of equivocal cylindrical objects—less shiny than something nacreous or opalescent, but strangely able still to evoke some kind of iridescence despite their matte surface—arranged in various permutations against an unwavering black backdrop, as well as a sculptural work made of these same objects. Myre, a Montreal-based artist and Algonquin member of the Kitigan Zibi Anishinabeg First Nation, is precisely attuned to the weight and knowledge that materials and objects hold, including these enigmatic ones.

These bead-like entities are in fact fragments of clay tobacco pipes, used once or twice then discarded—vanquished to the wet depths of the Thames, upon whose banks Myre and her son gathered the weather-worn remains. While these fragments might hold stories of sailors docking in London, first jolting smoke in months, or the last indulgence of those preparing to depart on a long journey—a deeply colonial and perhaps unduly romantic narrative of the sea and its conquering—deeper in their ivory and grey-tinged textures is a longer story, one of colonial plundering and tobacco trade routes, the wholesale stealing of Indigenous resources and traditions, imported from the so-called New World (which was only in fact new to Europeans) to England and Europe as early as the 16th century. The fragments speak of the industrialization of Europe, and the mass production of consumer goods, and the matching mass import of resources taken from across the Atlantic, all capitalist processes whose acceleration has now disenfranchised millions of people, not to mention jeopardized the stability of our fragile global ecology. This is the narrative that Myre allows to live and breathe through the works in Code Switching. Her arrangement of the pipe pieces recalls in turn Indigenous regalia, ceremonial offerings, and bone fragments; her stewardship of these objects is a powerful reclaiming of narrative and tradition, a restitution—not bestowed by those who perpetrated such violence, but rather sought and obtained by the artist herself—made more poignant by the inaugural presentation of this work being situated in Europe.

I think of Myre and her son sauntering along the bank of the Thames together, picking up washed up pipe remnants half buried in the rocks or sand or mud, likely amid some litter and other weird dross of the city. Maybe it was sunny that day, but probably not because it’s London. In any case, that’s not my story to tell, but hers, and her son’s. Just as the story of these pipes lives uneasily or irresolutely in these words. Their story is best told by them; Code Switching is Myre’s generous building of a venue fit for the telling of such stories.

Nadia Myre: choc culturel

MARIO CLOUTIER

Artiste en résidence au musée McCord, Nadia Myre effectue à rebours le chemin menant à l'identité culturelle. Avec des résultats surprenants.

Pour sa résidence au musée McCord, Nadia Myre s'est donné beaucoup de peine. Créer des objets artisanaux d'inspiration autochtone à partir de vagues indications provenant d'une autre époque.

L'artiste aux racines algonquines s'est inspirée de publications de l'ère victorienne démontrant un goût pour les objets «exotiques» autochtones. À partir de la description orale des patrons publiés dans des revues, sans connaître la nature des objets, elle en a fabriqué de nouveaux qui ressemblent, peu ou prou, aux artefacts originaux.

Avec cette démarche, Nadia Myre déconstruit le regard posé par une société blanche et bourgeoise sur le patrimoine culturel autochtone. Déjà rompue à la technique du tressage, l'artiste a dû apprendre carrément de nouvelles façons de faire pour reproduire des objets dont elle ignorait même le nom. 

Que les résultats se rapprochent ou non des objets originaux importe peu, la lauréate du prix Sobey 2014 pose les questions de l'appropriation, de l'ethnocentrisme et de l'identité. À l'envers, en quelque sorte, d'une attitude coloniale. Du bas vers le haut, du geste et de l'objet vers la réalisation.

Une vidéo fort pertinente montre les mains de l'artiste au travail. Essais, erreurs, 100 fois sur le métier... Nadia Myre part de ses propres connaissances et habiletés pour, d'abord, retrouver les gestes et, ensuite, recréer un nouvel imaginaire artisanal.

Ce processus renvoie aux préjugés des uns et des autres envers ce qu'est «l'autre». Comme si l'artiste remontait le temps vers une authenticité qui ne serait ni celle des Blancs, ni celles des membres des Premières Nations de l'époque, mais la sienne propre.

Un entre-deux qui porte une simplicité et une vérité bien à elle. Elle crée des objets qui font penser à un art premier, dans le sens de naïf, mais aussi d'original. Il y a quelque chose de très personnel dans ce projet à l'aveugle, dans cette façon d'exprimer et d'assumer la mixité, d'être Nadia Myre.

Source: http://www.lapresse.ca/arts/arts-visuels/2...

IDENTITÉ ET HISTOIRE : LA RÉAPPROPRIATION SELON NADIA MYRE

Depuis le 18 février dernier est présenté, au Musée McCord, le résultat d’une résidence de l’artiste Nadia Myre. Decolonial Gestures or Doing it Wrong? Refaire le chemin est une installation[i]portant sur l’appropriation de symboles autochtones par la population occidentale au XIXe siècle et leur réappropriation contemporaine par l’artiste. J’ai eu l’occasion de visiter l’exposition avec Guislaine Lemay, conservatrice des volets ethnologie et archéologie du musée. Compte-rendu de cette visite enrichissante.

 

Le Musée McCord : coffre-fort historique et facilitateur de créations nouvelles
Le programme Artiste en résidence invite des artistes contemporains à s’inspirer des collections historiques du Musée pour créer de nouvelles œuvres. C’est à partir de la collection d’objets ethnologiques et archéologiques des peuples autochtones, forte de plus de 16 400 objets, que Nadia Myre a formulé sa réflexion, grâce à un riche travail de collaboration avec les conservateurs du Musée.

Le fait de confronter les collections du Musée à de nouvelles œuvres créées de A à Z porte à se questionner sur le rôle de l’institution à travers l’histoire. Dans ce cas-ci, où on s’intéresse à des artefacts de peuples autochtones et à la représentation de ceux-ci par les Blancs, une critique sur la décontextualisation causée par le musée survient : comme l’artiste le soulève dans un cartel, ces artefacts ont forcément été « retirés de leurs communautés [ii] » une fois collectionnés.

Réappropriation
Pour réaliser ses quatre œuvres, l’artiste algonquine s’est basée sur des livres de demoiselles. Ces ouvrages, destinés aux bourgeoises blanches, regorgent de recettes, partitions musicales, images de mode, etc. On y retrouve aussi des patrons pour la fabrication d’objets décoratifs, dont beaucoup sont inspirés de la culture autochtone et des techniques d’artisanat lui étant propres. Déjà à l’époque, les auteurs de ces patrons n’hésitaient pas à s’approprier des objets d’une autre culture pour les adapter au goût occidental de l’exotisme, si populaire en cette fin du XIXe siècle.

Fait intéressant, Mme Lemay me disait soupçonner que les femmes autochtones avaient accès à ces livres via des missionnaires, entre autres. Il semble donc que ces femmes elles-mêmes fabriquaient ces objets modifiés aux goûts bourgeois, simplement pour les vendre.

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OF MONTREAL: Montreal exhibit examines complex heritage of indigenous artifacts

McCord Museum's Wearing Our Identity exhibit strives to help the visitor project the artifacts back into the societies in which they were created 

In Of Montreal, Robert Everett-Green writes weekly about the people, places and events that make Montreal a distinctive cultural capital.

The McCord Museum in Montreal has one of the largest and most important collections of indigenous artifacts in Canada. The museum is justly proud of this, though it's an uneasy kind of distinction. Museums have always played a big role in storing and validating the booty of colonialism. The mere act of putting something in a display case cuts it off from the social context that gave it meaning.

The McCord's new permanent display of its First People's Collection is steeped in awareness of the problem. It's called Wearing Our Identity, and it strives at every step to help the visitor project the artifacts back into the societies in which they were created. Even the reference to "our identity" gestures toward yielding to the perspective of those who no longer own the items on view.

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Algonquin artist Nadia Myre recovers Indigenous identity

MARTIN SIBEROK

In the middle of the darkened exhibition space is a large horizontal video screen two feet above the ground. Standing over it, you watch two pairs of hands – one on either side of the screen – diligently working away on handicrafts.

These hands are busy measuring material, outlining shapes, sketching images, folding cloth, cutting leather and stringing beads. It is only when you walk around the room that you realize the hands belong to Algonquin artist Nadia Myre, the driving force behind this multidisciplinary show.

It is then that you see the creations of Myre’s adept handiwork placed behind the glass of the display cases alongside traditional artifacts made in the 19th century by various members of other First Nations communities – including Haudenosaunee, Mi’kmaq and Coast Salish.

Myre’s latest artistic endeavour is titled Decolonial Gestures or Doing it Wrong? Refaire le chemin. It opened February 18 at the McCord Museum, where she is the artist-in-residence. The exhibit is her final project that summarizes the research and work she’s been doing for the past year at the museum.

Sifting through the museum’s large collection of First Nations artifacts, Myre uses a mix of objects, photographs, books and paintings to shed light on traditional Aboriginal crafts.

A member of the Kitigan Zibi Anishinabeg First Nation – located next to Maniwaki – Myre uses her show to illustrate how she is engaged in recovering a Native identity.

Set up in front of the display cases are headphone boxes that allow you to hear the instructions Myre followed in making her four original pieces – a pair of moccasins, a bag, a hair-receiver and a basket. What you quickly realize is that her contemporary pieces are not out of place positioned next to artifacts made 100 or 150 years ago. The attention to detail and purpose is evident. The new pieces serve as a reminder that the traditional process continues.

Myre’s black-and-red shoulder bag with dangling yellow-and-white braids and nine white feathers delicately stitched on the flap is a something a young Native woman in the 18th or 19th century could easily have made.

Myre’s objective is to underline the idea that with colonization came a devaluing of traditional artifacts. This is stated in one of the explanatory texts: “Museums function as active agents in the process of decontextualization; many artifacts from the First Nations collection have lost their cultural function as a result of ‘being collected’ and removed from their communities, and, in turn, many communities have lost the cultural knowledge of these objects.

“The production of these re-imagined pieces epitomizes personal learning, re-skilling, as well as a system of knowledge transmission. Their creation allows me to restore the cognitive processes that have been the backbone of Native cultures; in revitalizing a material practice, I am performing a decolonial gesture and forging a cultural identity.”

Victorian inspiration

Myre discovered that women in Victorian society had a fascination for Indigenous artwork. Many women’s periodicals of the time featured articles instructing their readers how to produce bead- and needlework items.

These periodicals provided a window to the world and faraway places and peoples. Exoticism was in vogue and the readers wanting to enjoy fascination could follow the detailed instructions the publication provided and create colourful and exotic pieces.

Source: http://www.nationnews.ca/recovering-identi...

Éloquents défauts de fabrication

 Marie-Ève Charron

L’artiste Nadia Myre à la recherche d’un héritage autochtone dans les collections du Musée McCord

Les collections du Musée McCord étaient, semble-t-il, toutes désignées pour Nadia Myre, quatrième artiste à se prévaloir du programme « Artiste en résidence ». Son exposition en cours confirme la pertinence d’un tel programme et poursuit la voie fructueusement ouverte par les artistes Marie-Claude Bouthillier (2012), Kent Monkman (2014) et Frédéric Lavoie (2014) qui, comme elle, ont été invités à créer à partir des artefacts possédés et conservés par l’institution de la rue Sherbrooke.

Par le détour de périodiques féminins de l’époque victorienne, au XIXe siècle, Nadia Myre s’est intéressée aux instructions données au lectorat pour réaliser des objets d’inspiration autochtone, tels des mocassins et des paniers. Les publications de la sorte étaient nombreuses ainsi à conforter l’engouement de la classe bourgeoise pour l’exotisme culturel des Premiers Peuples.

Le mérite du projet de l’artiste est de reposer sur un processus qui souligne l’écart produit entre ces modes d’emploi et les objets autochtones pris pour modèle, lesquels, au demeurant, se faisaient connaître par l’imagination et sous la forme d’interprétations répétées. Les objets passaient d’utiles à décoratifs, afin d’agrémenter les intérieurs domestiques de propriétaires pour qui ces nouveautés faisaient bien paraître. Certains objets semblent même avoir été surtout inventés, comme ce curieux support mural à raquettes en soie rouge que l’artiste s’est avec étonnement vue fabriquer.

 

Processus

 Parce que dans son travail Nadia Myre revendique ses origines métisse, algonquine et canadienne-française, et qu’elle réfléchit à la dimension culturellement construite de l’« Indien » (Idian Act, 2000-2003), elle a volontairement pris dans ce projet la place des femmes victoriennes en exécutant le patron de quatre objets. Par contre, elle n’a jamais consulté ces patrons ; elle a demandé qu’on lui en fasse lalecture et que jamais ne soit mentionné de quoi il s’agit. C’est à l’aveugle, pour ainsi dire, qu’elle s’est lancée dans des travaux à l’aiguille, de broderie, de couture et de perlage, dont le résultat est exposé avec les enregistrements audio qui les ont guidés.

Les objets trahissent l’effort et la maladresse liés au travail effectué par essais et erreurs. On reconnaît l’habileté de l’artiste pour le perlage, technique souvent employée dans ses oeuvres antérieures, et même aussi pour la broderie, mais la forme des objets est plutôt grossière : la bandoulière de la sacoche, par exemple, s’étire trop longuement. Ces « défauts » sont les bienvenus pour témoigner d’un savoir-faire difficile à retrouver dans une posture que l’artiste tente de faire sienne. Elle s’inscrit en porte à faux, entre la place de ces femmes pour qui les instructions étaient écrites et celle des autochtones. La dynamique permet de reconsidérer les termes d’un rapport colonialiste entre les deux cultures.

Une vidéo tournée en plongée cadrée serrée sur les mains de l’artiste nous la montre en action, en train de faire les objets à tâtons. Un peu comme un tutoriel légèrement parodique, le film et les instructions lues soulignent l’importance de la tradition orale dans la transmission d’un savoir-faire, et, par conséquent, de la vulnérabilité de cette culture ainsi davantage exposée à la disparition. Comment renouer avec cet héritage autochtone et le garder vivant à partir de ce qu’il en reste ici, soit les visions fantasmées par les Blancs et les objets qui, bien que collectionnés, sont désormais coupés de leur contexte d’émergence ? Il y a une impossibilité implicite qui force la réinvention affirmative de l’identité autochtone, trait spécifique de la démarche de l’artiste, lauréate en 2014 du prix Sobey.

Le double phénomène de décontextualisation (victorienne et muséale) est souligné dans tout le processus de l’artiste qui, notamment, plonge les gestes et les objets sur fond noir, jusque dans la photographie numérique du panier et des mocassins faits de son cru. L’image retouchée, avec le même soin méticuleux que pour le perlage, magnifie les objets et les cristallise dans une aura singulière qui mime le travail de muséification.

L’exposition n’en reste pas là. Avec des exemples de ces fameux magazines féminins (The Young Ladies’ JournalThe Ladies’ Guide to Needle WorkEmbroidery, etc.), d’artefacts autochtones et de photographies puisées dans les collections, l’accrochage dévoile sous des formes multiples les décalages, les résistances et les intégrations à l’oeuvre entre les cultures pour qui les échanges étaient aussi commerciaux. Le contexte de cette rencontre avec l’autre, l’autochtone, nourrissait également l’idéal féminin victorien associé à la domesticité et aux délicats travaux de broderie. Cet aspect n’a pas échappé à Nadia Myre qui, fort heureusement, refuse d’entretenir une vision binaire des choses pour en préférer une plus complexe. Il faut le croire aussi dans le choix du titre dont le bilinguisme asymétrique rend compte d’une équation impossible soulignant plutôt les différences.

Source: http://www.ledevoir.com/culture/arts-visue...

NADIA MYRE in CANADIAN ART

One and Many: The Art of Nadia Myre

by Emily Falvey

 

A scar is a paradox. An index of survival, it also marks the site of an indelible trauma. At once an emblem of violence and healing, fragility and strength, it says a lot while also saying very little. It may even be invisible, ghosting the psyche with its contradictions, at once a bottomless pit and a potential wellspring of action.   

In many ways, the work of Montreal artist Nadia Myre, member of the Kitigan Zibi Anishinabeg First Nation (Maniwaki), seeks to balance this paradox, to draw out its ambiguities⎯its valences of failure and resilience, loss and recovery⎯and distil them into a poetic idiom at once personal and universal. And while this process is ultimately about healing, it is not necessarily about reconciliation, at least not inasmuch as this might imply forgetting the past. Myre’s work does not seek to solve the paradox of the scar, but rather to bring it forward in ways that allow its history to inform the future...

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Canadian Art’s Picks from the Papier15 Preview

AMY LUO AND CAOIMHE MORGAN-FEIR, Canadian Art Online April 24, 2015

Nadia Myre at Art Mûr’s Booth

Art Mûr’s display included two exceptional prints from 2014 Sobey Art Award winner Nadia Myre. From her Orison series, the pieces are large and, from afar, look like spazzy white scratches on a black background. They’re visually appealing, especially if one is inclined to a minimalist aesthetic, but the underlying process is quite complex. The photographic prints derive from the backside of Myre’s earlier beaded Indian Act works, so the white marks index the beader’s stitches on the document pages. It’s nice to see an artist’s work in a more ephemeral and commercial medium relate so eloquently to their broader practice and concerns.

Why we love the art we love: Novelist Joseph Boyden on our pursuit of beautiful things

For this series, you’ve chosen to highlight First Nations artist Nadia Myre, who’ll be featured on the site of our partners on this project, Wondereur. Do you know her? Why do you like her work?

I don’t know her personally at all. I’ve never met her; I sure hope to. I totally admire Nadia, and I love her work. I think it’s eye-opening and it flips traditional native art on its head and makes a political statement, makes a social statement, all while being aesthetically gorgeous. She tears apart the stereotypes and clichés that people associate with native art then stitches them back together in a spellbinding way. I think that Nadia – like artists such as Maria Hupfield and Duane Linklater and Kent Monkmanand so many others – she’s changing the discourse. She’s reclaiming the discourse. The discussion for a long time has been what has been taken away from the First Nations of our country these last couple of centuries. As it should be. But the conversation I hear bubbling up, this talk of what’s been found, what’s never been lost, this most excites me. When you create something and put it into the world, it’s about giving up the ownership of it while at the same time understanding that in this loss, you just might change perception, even help guide the conversation. And I think that this is what Nadia Myre is doing.

The Globe and Mail. Published Saturday, Feb. 28 2015, 8:00 AM EST

4 Questions for Sobey Winner Nadia Myre, Canadian Art

On November 19, in front of a packed audience at the Winnipeg Art Gallery, Montreal-based artist Nadia Myre was named the winner of the 2014 Sobey Art Award. It was the culmination of a whirlwind month for Myre that saw her jetting from the opening of a solo exhibition at Oboro in Montreal (which closes on December 13) to a two-week production residency and exhibition in Senegal and then directly to Winnipeg for the installation of The Scar Project (2005–13), her award-winning contribution to the Sobey exhibition at the WAG (which is on view until January 25). It’s a schedule that suggests the hectic pace of a contemporary artist in demand. But as I found in spending time with Myre in Winnipeg, she remains refreshingly down to earth and focused on a practice that puts the critical power of art in the hands of everyday collective engagement.

Now back in Montreal and with a bit of time to let the excitement of the past few weeks sink in, Myre has taken time out to answer some questions by email. Here, she discusses the end of The Scar Project, the legacy of an 18th-century Montreal slave that has made its way to Senegal, and the importance of keeping open ears and open minds.

Bryne McLaughlin: The Scar Project was a huge, even monumental, endeavour with contributions by more than 1,400 people from Canada, the United States and Australia gathered over eight years. I’m wondering what, for you, are the key points of consideration that surface in the work, particularly in the installation that is part of the Sobey award exhibition in Winnipeg?

Nadia Myre: The key points that surface with this project are our collective experience of the scar as personal and universal symbol. Each scar canvas and its accompanying story is unique and tells an individual narrative, yet bringing them together in an installation serves to highlight common threads of experience—hurt, healing and forgiveness.

As an artist I seek to draw out associations between these stories and the marks that represent them by arranging the canvases formally and conceptually. Even the barest, faintest, almost invisible marks, juxtaposed against the complete destruction of the canvas and its repair, are gestures that stand in for words. As the arrangement is both about the global and the individual and is recreated in each new installation, the associations I make are an ever-changing puzzle.

BM: Your Oboro show, “Orison,” which closes on December 13, marks a coda of sorts for The Scar Project. The multi-media installation, as you write in the exhibition text, is a “personal response to having carried The Scar Project—and its heartrending stories—for the last nine years.” Can you say a bit about the specific approach you took with “Orison,” particularly why you felt it was important to incorporate sound and image with sculptural elements? Is there resolution in the results?

NM: Sound is a crucial element in this work, and is increasingly becoming an important part of my practice.

I have been working through the symbols in The Scar Project for a long time. For instance, with the series Scarscapes I beaded the most recurring symbols found in The Scar Project‘s canvasses, creating digital photography from those beaded works. Now, I am working with narratives. The introduction of sound in “Orison” lets the stories from The Scar Project exist in a new way. Combining the voices in a five-channel soundscape allowed me to give the stories movement through editing and spatial placement, enticing the viewer to move through the installation. We hear vibrato in the voice that trembles, silence in the voice that pauses on the telling of difficult things, and I believe that resonates with the listener.

BM: You came straight to Winnipeg for the Sobey announcement from installing a new site-specific work for the exhibition “Formes et Paroles,” on Gorée Island in Senegal as part of the 15th Summit of La Francophonie. The work you presented there was based on the story of an 18th-century black slave in Montreal, known as Marie-Joseph Angélique, who was wrongly (or not; the historical debate has it both ways) accused and convicted of setting a fire that burned down a large part of the city in April 1734. What initially drew you to this story and in what ways did that story and the work you created from it in Senegal—on view until March 2015—relate to the context of Gorée Island?

NM: Gorée Island is known for the “Door of No Return,” a memorial at the gateway to the Atlantic slave trade. As the only artist from the Americas invited to participate in this exhibition, I wanted to explore Montreal’s slave history and share it with the people of Gorée, metaphorically bringing a story “from the New World” home. In my research I was surprised to realize how many slaves there were in New France—Native American, African and indentured Europeans…. I don’t remember learning about it in school.

In this work I am addressing the question of resistance that Marie-Joseph Angélique in Montreal shares with Gorée Island. Even though Marie-Joseph is a particular woman, in a particular city, the story resonates globally. Stories of resistance tend to elicit more stories of resistance.

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Nadia Myre: The Scar Project

In 2005 Nadia Myre began a long-term exploration of how people describe their pain, hurt, healing, and scars with a needle and thread, and paper and pen. What emerged was The Scar Project, a viewer participatory open-lab/installation/exhibition where individuals could sit and ‘sew their wounds’, literal or metaphorical, on one of the canvases provided, and recount whether or not their scars could heal. This work, which consists of close to 500 scarred and sewn canvases and accompanying stories, documents a multitude of voices from all walks of life and age ranges.

 

Like The Scar Project, this book is a work progress. It is a first attempt to reconcile some of the scars to their stories. The works presented in this collection are as they appear at the George Gustav Heye Center National Museum of American Indian exhibition HIDE: SKIN AS MATERIAL AND METAPHOR.

This publication includes an introductory essay by Amanda J. Graham, and was designed by Rosemary Arroyave.

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Nadia Myre gagne le prix Sobey

MARIO CLOUTIER

L'artiste visuelle montréalaise Nadia Myre a remporté le prix Sobey 2014, doté d'une bourse de 50 000 $.

Il s'agit du plus important prix en arts visuels au Canada remis chaque année à un artiste de moins de 40 ans.

Nadia Myre l'a emporté devant Evan Lee, Chris Curreri, Graeme Patterson et le duo Neil Farber and Michael Dumontier, qui représentaient les autres régions du Canada.

L'artiste québécoise d'origine algonquine a finalement vu son oeuvre monumentale The Scar Project récompensée, elle qui a fait partie des finalistes au cours des cinq dernières années.

C'est la cinquième fois qu'un artiste du Québec, après David Altmejd et Michel de Broin, notamment, reçoit le Sobey parmi les 11 lauréats du prix créé en 2002.

Source: http://www.lapresse.ca/arts/arts-visuels/2...

Nadia Myre reçoit le prix Sobey, Le Devoir

Jérôme Delgado

http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/424407/arts-visuels-nadia-myre-recoit-le-prix-sobey

La tradition d’honorer l’art québécois par le prix Sobey se poursuit cette année. Lors d’une cérémonie tenue mercredi en soirée à la Winnipeg Art Gallery, le jury a annoncé avoir choisi Nadia Myre comme lauréate 2014 de la prestigieuse récompense. L’artiste native de Montréal, d’origine algonquine, est la cinquième finaliste du Québec à repartir avec la bourse de 50 000 $. Aucune autre région n’a été hissée plus de deux fois en haut du palmarès depuis la création de ce prix en 2002, destiné à un Canadien de moins de 40 ans.

Fait à noter, le Sobey échoit pour une deuxième année consécutive à un artiste issu des grandes familles autochtones. Nadia Myre est d’ailleurs la quatrième dans cette catégorie. L’an dernier, c’est l’Ontarien Duane Linklater qui avait reçu les grands honneurs, alors que Brian Jungen et Annie Pootoogook avaient été primés en 2002 et en 2006.

Myre a été choisie parmi quatre autres artistes : Evan Lee, représentant de la côte ouest et du Yukon, Neil Farber et Michael Dumontier (Prairies et Nord), Chris Curreri (Ontario) et Graeme Patterson (Atlantique). Chaque finaliste part tout de même avec un chèque de 10 000 $.

 Active depuis une quinzaine d’années, Nadia Myre s’est fait un nom avec un travail en perles, intitulé Indian Act (2000-2003), projet monumental par ce qu’il a exigé comme temps d’exécution et par sa portée politique. Les couleurs politisées de son art ne se sont jamais démenties. C’est du moins ce que montre une exposition en cours au centre Oboro, à Montréal, d’où ressortent « les processus de remémoration et de guérison », comme le soulignait la collègue Marie-Ève Charron dans LeDevoir du 15 novembre dernier.

 Selon le communiqué de presse publié par la Fondation Sobey et le Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, l’institution derrière ce prix, le jury a voulu souligner le caractère unique du vocabulaire de la lauréate, qui « pratique un travail de tradition artisanale dans un contexte contemporain et multidisciplinaire »« Ses oeuvres symbolisent la blessure et la résilience, y lit-on, et évoquent quelque chose de profondément humain, portée par d’alarmantes préoccupations sociales. »

 Le jury était composé, comme la tradition le veut, par un panel de cinq personnalités bien en vue chacune dans sa région. Le Québec était représenté par Marie-Ève Beaupré, tout juste nommée conservatrice de l’art québécois et canadien contemporain au Musée des beaux-arts de Montréal.

 Une exposition des oeuvres des cinq finalistes est à l’affiche du musée de Winnipeg jusqu’en janvier.

Source: http://www.ledevoir.com/culture/arts-visue...